Selon les croyances populaires, le programme des travailleurs étrangers temporaires, présentement sous la loupe du Parlement suite à une importante série d’abus par la Banque royale du Canada, trois franchises de McDonald à Victoria en Colombie-Britannique et une pizzeria à Weyburn en Saskatchewan, était un programme qui avait du potentiel théorique, avant qu’on en perde le contrôle.
Présentement, le programme des travailleurs étrangers temporaires est devenu un problème majeur qui affecte non-seulement les Canadiens sans emplois, mais aussi les individus qui viennent de l’étranger pour des emplois à court-terme.
Le Canada a introduit le programme en 1973, avec l’objectif d’attirer au pays des travailleurs hautement spécialisés, comme des universitaires et des ingénieurs, pour remplir les besoins de main-d’œuvre au pays. En 2002, les libéraux sous Jean-Chrétien ont inclus les travailleurs moins qualifiés au programme.
Des gouvernements libéraux et conservateurs successifs ont continué de modifier le programme pour rendre la procédure plus rapide, faisant entrer des travailleurs étrangers dans plusieurs secteurs de l’industrie, incluant la restauration et la construction, une fois que des projets pilotes ont commencé en Alberta et en Colombie-Britannique. Cela a résulté en une entrée accélérée des travailleurs étrangers temporaires au Canada, passant de 101,000 en 2002, à 338,000 en 2012, avec les travailleurs moins qualifiés formant le groupe a l’expansion la plus rapide.
Sous le présent programme, les Canadiens perdent des opportunités d’emplois, de même que les travailleurs étrangers. Les locaux perdent aussi des opportunités d’emplois et les employeurs conservent les salaires à des niveaux artificiellement bas. De plus, le gouvernement n’a pas l’autorité suffisante pour continuer de protéger un programme aussi large que celui-ci contre tous les abus possibles.
Les recherches font aussi état de l’impact du programme des travailleurs étrangers temporaires. Une étude de l’Institut CD Howe a rapporté qu’un projet pilote qui accélérait le processus d’approbation pour les compagnies engageant des travailleurs étrangers temporaires avec moins de formation, faisait augmenter le taux de chômage.
La Alberta Federation of Labour a révélé récemment que certaines compagnies payaient les travailleurs étrangers temporaires jusqu’à 5$ de mois que le salaire moyen présent sur le marché de l’emploi et ce, avec l’approbation tacite du gouvernement fédéral. Cela veut aussi dire que le programme a le pouvoir de réduire le salaire des travailleurs étrangers.
Selon Jason Foster, le coordonateur du programme de relations industrielles de l’Université Athabasca’ « Le programme de travailleurs étrangers temporaires a commencé comme un petit programme et est rapidement devenu très étendu et impossible à gérer pour le gouvernement. » Bien que le ministre de l’Emploi Jason Kenney ait promis d’implanter de nouvelles réformes, les experts croient qu’une modification complète du programme pourrait aider à sauver la situation.
Source : CBC News