L’augmentation du nombre d’attaques terroristes dans le monde a une influence inévitable sur l’attitude des Canadiens, selon un expert d’un important fournisseur d’enquête.
Tony Coulson, de Environics Research, affirme que malgré que la société canadienne continue à « évoluer vers des perspectives plus ouvertes et plus souples » à long terme, l’augmentation récente de l’activité terroriste « renforce la volonté de ceux qui croient que les étrangers venant au Canada sont plus susceptibles de poser des problèmes que d’amener de l’énergie et de nouvelles idées ».
Dans un article pour le Globe and Mail, Coulson souligne que les deux tiers des Canadiens restent ouverts à l’immigration. Or, il est d’avis que l’attitude du tiers restant des Canadiens durcie en raison des événements mondiaux.
« Bien que la trajectoire à long terme des valeurs du Canada soit vers cette dernière vision du monde, définie par l’adaptabilité, le questionnement de l’autorité et l’ouverture à la différence, notre plus récente enquête révèle le retardement de cette évolution », écrit Coulson.
« Peut-être que ce changement est une réaction au sentiment de nombreuses personnes que le monde devient un endroit plus effrayant. Quoi qu’il en soit, alors que les Canadiens et leurs dirigeants débattront de la politique dans les années à venir, il est important de se rappeler des valeurs qui sous-tendent nos réactions face aux dernières manchettes.
Le dernier sondage d’Environics suggère ce qui suit:
- La majorité des Canadiens s’attendent à une attaque terroriste au cours des deux prochaines années.
- Un tiers des gens disent qu’ils vont changer leur routine quotidienne en réduisant leurs déplacements dans les lieux publics ou en changeant où et quand ils voyagent.
- Plus de la moitié d’entre eux pensent que le fait de traduire les individus responsables d’attaques devant la justice est une peine suffisante, alors que quarante pour cent appuient la guerre contre les terroristes.
- Un quart des gens sont en faveur de laisser la police fouiner dans les appels téléphoniques et dans les textes sans mandat spécifique.
- Deux tiers des Canadiens sont ouverts à l’immigration et expriment moins d’acceptation face au « furetage » policier.
- Selon quarante pour cent des gens, l’immigration dans certaines régions devrait être ralentie, et selon un quart des gens, l’immigration devrait être entièrement éliminée.
Coulson voit apparaître deux ensembles différents de valeurs entre ceux qui veulent limiter l’immigration et ceux qui sont ouverts à l’immigration.
Les valeurs clés constantes parmi les gens en faveur de la limitation de l’immigration sont l’acceptation au « furetage » policier et le soutien pour aller à la guerre pour mettre fin à la terreur. De plus, les scores démontrent que ces gens favorisent grandement les valeurs traditionnelles concernant la famille, le genre et le patriarcat, écrit Coulson. Des scores supérieurs à la moyenne sur la xénophobie et l’assimilation culturelle sont également courants dans ces sondages.
Parmi les deux tiers des Canadiens qui sont ouverts à l’immigration, il y a moins d’acceptation face au « furetage » policier et plus de soutien pour la justice individuelle. Coulson rajoute que « ces Canadiens détiennent des valeurs telles que la capacité d’adaptation à la complexité, la conscience mondiale, le multiculturalisme et l’apprentissage social (la croyance que les gens bénéficient d’interagir avec divers personnes) ».
Il est important de considérer que lorsque le gouvernement fédéral façonne la politique d’immigration, il a besoin de trouver un équilibre qui plaît aux deux parties.
En maintenant le nombre de nouveaux immigrants à 300 000 pour 2017, même nombre qu’en 2016, le gouvernement fédéral établit un niveau de référence pour les années à venir.
Il ne pouvait pas augmenter de manière significative le nombre de nouveaux arrivants sans déranger une grande partie de l’électorat. Donc, au lieu de cela, il augmentera les nombres d’une manière stratégique et mesurée.
Il est important de noter que même si la cible optimale d’immigrants pour l’année 2016 est de 305 000, on prévoit que le gouvernement dépassera ce chiffre puisqu’il a accueilli 320 000 nouveaux arrivants du début de l’année à juillet 2016.
La cible optimale pour l’année 2017 est 320 000, mais si 2016 nous a appris quoi que ce soit, c’est que le gouvernement considère ces chiffres comme une indication plutôt qu’une limitation stricte.
Les chiffres augmenteront considérablement au cours des prochaines années, mais le gouvernement sait que l’augmentation doit être soigneusement gérée pour apaiser toutes les parties prenantes.