Face à un ralentissement de l’économie et un taux de chômage élevé en France, le nombre de citoyens français à Montréal a grimpé en flèche au cours des dernières années, en particulier chez les 25-40 ans.
Ces derniers temps, l’accent inimitable du vieux pays résonne dans les bars et cafés des quartier branchés du Plateau. Les magasins spécialisés offrant des produits faits en France et les pubs passant des matchs de rugby et de football se sont récemment multipliés.
En 2013, près de 55 000 citoyens français ont été enregistrés au consulat français à Montréal, une hausse d’environ 45% par rapport à 2005, selon le consulat. Toutefois, en réalité ce nombre est probablement beaucoup plus élevé. Un porte-parole du consulat estime qu’environ seulement la moitié des Français au Canada s’enregistrent, ce qui porte le nombre estimé de citoyens français à Montréal à environ 110 000. Toronto et Québec sont les prochaines destinations les plus populaires avec environ 10 000 citoyens français inscrits.
La présence française en croissance à Montréal a même suscité des notes de ressentiment. Une chanson satirique appelée Y’a trop de Français sur le Plateau, qui critique le snobisme perçu chez les Français et leur amour des cigarettes, a été vue 143 000 fois sur YouTube. La mélodie a été écrite par Fred Fresh, un musicien qui est lui-même un Français.
Beaucoup considèrent encore Montréal comme un lieu d’opportunités, mais il est difficile de savoir combien de ces nouveaux arrivants vont rester pour le long terme. Au cours de la dernière décennie, 30 000 immigrants venus de France ont acquis le statut de résident permanent au Québec, selon le consulat, ce qui est bien en deçà du nombre total de ceux qui sont ici sur un visa d’étudiant ou de travail-voyage temporaire. La France est tout de même encore parmi les pays les plus prolifiques d’immigration au Québec, aux côtés de l’Algérie, le Maroc, la Chine et Haïti.
Beaucoup d’immigrants se sentent moins limités par l’enseignement au Canada et, si un emploi stable est disponible ici, alors le seul autre facteur qui pourrait dissuader quiconque de faire de Montréal sa maison est l’hiver canadien brutal.
Source: The Globe and Mail