Les militants des droits des réfugiés espèrent que les progrès réalisés sous l’ancien ministre de l’Immigration John McCallum se poursuivront sous la direction d’Ahmed Hussen, le nouveau responsable d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Les militants ont fait pression pour que soient abrogés les changements apportés par le gouvernement conservateur précédent, qui ont établi différentes catégories de réfugiés arrivant au Canada.
L’ancien ministre de l’Immigration, Jason Kenney, a fait les changements en 2012, dans le cadre du projet de loi C-31, nommé « Loi visant à protéger le système d’immigration du Canada ».
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En vertu de cette loi, une catégorie de réfugiés appelés «arrivées irrégulières» a été créée, ce qui signifie essentiellement qu’ils n’arrivent pas en vol ou à un passage frontalier, mais en franchissant la frontière de toute sorte de façon, souvent avec l’aide de passeurs.
Les arrivées irrégulières sont traitées différemment par suite du projet de loi C-31, y compris d’être détenus dans des prisons même s’ils sont des enfants. En moyenne, 242 enfants par année ont été détenus au cours des quatre dernières années, selon les chiffres obtenus par les militants.
Alors que le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, s’est engagé à faire tout son possible pour mettre fin à la pratique, les militants veulent voir le changement immédiatement et non pas dans des mois et des années.
La principale raison de l’incarcération est le risque de fuite, puisque les immigrants sont en attente pour leurs audiences ou la vérification de leur identité.
Les centres d’immigration de Toronto (Ontario) et de Laval (Québec) ont été critiqués comme étant mal équipés pour abriter des enfants. Un expert les a décrits comme étant des « prisons de sécurité moyenne ».
Le gouvernement a également été mis à feu pour son utilisation controversée des prisons provinciales pour loger certains détenus immigrants.
Ils visent à réduire considérablement cette pratique, avec des centres de détention spécialement conçus en Colombie-Britannique et au Québec parmi les plans.
Goodale a annoncé un nouveau cadre national de détention pour immigrants, en vertu duquel il et l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) ont mené des consultations partout au Canada.
D’importantes préoccupations en matière de droits de la personne ont été soulevées au sujet de la catégorisation des immigrants au moment où le projet de loi C-31 était à l’ordre du jour et la campagne a continué depuis.
Les réformes du gouvernement conservateur ne se sont pas arrêtées là. Le projet de loi C-31 a également établi de nouvelles règles concernant les réfugiés venus de pays « sécuritaires ».
Ces changements signifiaient que tout demandeur d’asile venant d’un pays considéré comme sécuritaire par le ministère de l’Immigration du Canada aurait plus de difficulté à obtenir le statut de réfugié.
McCallum a été en mesure de réaliser beaucoup pendant son temps à la tête de l’IRCC, y compris facilitant l’arrivée de près de 40.000 réfugiés syriens.
Mais, bien que les militants aient senti le changement venir, McCallum a été incapable d’abroger le projet de loi C-31 et de s’assurer que tous les réfugiés étaient traités de la même façon.
Maintenant, ces mêmes militants espèrent ne pas avoir besoin de revenir à la case départ pour convaincre Hussen que le changement est nécessaire.