En septembre de cette année, l’indice des prix à la consommation au Canada a ralenti à 2%, portant ainsi le taux annuel d’augmentation à un niveau confortable pour les décideurs.
« Ils peuvent dire qu’ils ont fait leur travail. Leur cible d’inflation a essentiellement été juste. Donc, ils ne ressentent pas vraiment le besoin de changer quoi que ce soit brusquement », dit Douglas Porter, économiste en chef de BMO Marchés des capitaux.
Le taux d’intérêt de la Banque du Canada restera à 1%.
Pour le gouverneur Stephen Poloz, la partie la plus difficile serait de garder une position équilibrée, alors que son parti attend que l’économie internationale reprenne.
Le dernier rapport sur la politique monétaire, publié en juillet, avait montré des préoccupations relatives aux « marchés plus faibles que prévu pour l’emploi. Et maintenant, je pense que cela se déplace vers l’incertitude à l’étranger et la volatilité du marché. Bien qu’ils ne pointent pas spécifiquement la volatilité, je pense qu’ils vont parler davantage des risques de la croissance mondiale comme principale raison pour laquelle ils ont besoin de conserver une politique relativement aisée », dit M. Porter.
Les risques comprennent la grande récession dans la zone euro, l’Allemagne étant la plus touchée et d’autres pays envisageant la déflation. Ajoutons à cela les difficultés économiques du Japon et un ralentissement même dans la deuxième économie du monde, la Chine.
Auparavant, la Banque du Canada avait prédit une croissance de 2,2% pour l’économie canadienne cette année et 2,4% en 2015. Toutefois, il y a eu des signes de faiblesse. « La Banque du Canada a exprimé un optimisme prudent sur les exportations. Cependant, comme nous l’avons souligné dans le passé et également confirmé par les données récentes sur le commerce, l’amélioration pourrait se révéler insoutenable », dit Charles St-Arnaud, économiste chez Nomura Securities, à Londres.
Selon Statistique Canada, le déclin en septembre de l’indice des prix à la consommation, qui est passé à 2%, a suivi une lecture en août de 2,1%, qui a été la plus élevée dans les deux dernières années et demie. L’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,2% le mois dernier, après une hausse de 0,1% en août. Ces lectures se situaient dans la fourchette des prévisions des économistes.
La lecture de l’inflation de base (cela ne comprend pas les éléments volatiles clés, comme certains produits alimentaires et l’énergie) était de 2,1% en septembre, la même que le mois précédent.
Selon Bill Adams, économiste international senior chez PNS services financiers, le rapport de l’IPC du Canada est tout à fait normal. « L’inflation est de retour sur la cible, avec de plus grandes augmentations des prix des denrées alimentaires compensant une baisse des prix de l’essence; les augmentations des prix des services ont légèrement dépassé ce que la Banque avait comme cible d’inflation au Canada et compensent la baisse des prix de l’énergie », dit-il.
« Sur une semaine, la perspicacité de ce rapport serait que les attentes en matière de politique monétaire canadienne devraient rester inchangées, avec une hausse des taux probablement en juillet 2015. De même, la remontée de l’inflation dans le prix des services dans les deux derniers rapports de l’IPC suggère qu’une augmentation plus rapide est une possibilité de plus en plus crédible », a-t-il dit.
Source: Montreal Gazette