Le 12 septembre 2017 – Les autorités fédérales de l’immigration du Canada ont accéléré leur campagne d’information aux États-Unis pour réduire le flux de demandeurs d’asile qui traversent illégalement la frontière entre le Canada et les États-Unis. En tout compte, ses efforts réussissent.
Des milliers d’Haïtiens sont entrés par la frontière du Québec au cours des derniers mois, croyant apparemment qu’ils seraient les bienvenus par les autorités canadiennes et autorisés à rester en permanence.
Le Premier ministre Justin Trudeau et le ministre de l’Immigration, Ahmed Hussen, ont dû prendre des mesures pour alerter les aspirants d’asile qu’ils rejoindraient dans la même file d’attente que tous les autres candidats à leur arrivée. Beaucoup d’Haïtiens qui ont traversé le Canada depuis le début du mois de juillet seront probablement expulsés dans leur pays d’origine, ont averti des responsables canadiens.
En Savoir Plus
- Le nombre des demandeurs d’asile se réduisent, alors que le message d’Ottawa se répand
- 7 000 demandeurs d’asile ont franchi la frontière du Québec depuis le 1er juillet
- La moitié des résidents du Québec veulent voir les demandeurs d’asile arrêtés
Les consulats du Canada à travers les États-Unis ont été invités à diffuser ce message à haute voix et à toute personne qui envisageait de franchir la frontière canadienne.
Au fur et à mesure que le message s’accroissait progressivement, le nombre de demandeurs d’asile a commencé à diminuer, et maintenant, le Canada veut s’assurer que la situation ne se répète pas avec une autre communauté américaine. L’effort de sensibilisation vise également les communautés canadiennes décrites comme «multilingues», selon Hursh Jaswal, un porte-parole du bureau de Hussen.
Une déclaration de Jaswal a déclaré: «Nous prenons un certain nombre de mesures proactives, tant au Canada qu’à l’étranger, pour contrer la désinformation qui circulait et veiller à ce que chacun soit conscient des faits sur le système d’asile du Canada».
Etats-Unis finit l’état spécial
Près de 7 000 demandeurs d’asile principalement haïtiens ont traversé le Québec des États-Unis en juillet et la première quinzaine d’août. Le passage des passages frontaliers illégaux est venu après que le président américain Donald Trump ait suggéré de mettre fin à un programme qui accordait aux Haïtiens un statut spécial après le tremblement de terre de 2010 qui a dévasté le pays. Mais le groupe n’a apparemment pas apprécié que le Canada avait mis fin à son propre programme de statut spécial pour les Haïtiens en 2016.
Les États-Unis accordent le même statut spécial aux citoyens de neuf autres pays, à savoir le Salvador, le Honduras, le Népal, le Nicaragua, la Somalie, le Soudan, le Sud-Soudan, la Syrie et le Yémen. Trump planifie mettre fin au statut spécial pour les citoyens de ces neuf pays, ainsi que d’Haïti, ce qui pourrait signifier un flux de personnes qui traversent la frontière canadienne.
Le Canada sait qu’il doit envoyer le message à tous ces groupes pour qu’ils ne reçoivent pas automatiquement la résidence ici. En particulier, il y a 260 000 Salvadoriens aux États-Unis qui devraient perdre leur statut spécial en mars 2018. Avec les 800 000 restants dans le limbo sur la tentative de Trump de mettre fin à la protection des immigrants amenés aux États-Unis en tant qu’enfants, la nécessité du Canada de répandre les informations correctes devient encore plus évidente.
Le courant réduit à un ruisseau
Le courant des demandeurs d’asile qui traverse la frontière québécoise s’est réduit à un ruisseau en septembre, avec moins de 50 par jour arrivant après que les chiffres ont atteint un sommet de plusieurs centaines en juillet et en août.
La campagne d’information du gouvernement combinée au début de l’année scolaire est censée être à l’origine de la réduction spectaculaire des chiffres. Les parents, peu importe leurs antécédents, sont toujours réticents à déplacer leurs enfants pendant l’année scolaire. L’on argumente également que la majorité des demandeurs d’asile actuels sont en fait des personnes en file d’attente aux programmes économiques, cherchant une entrée plus rapide au Canada.
Les chiffres du gouvernement montrent que près de 7 000 personnes ont traversé la frontière du Québec en juillet et début août, avec 2 700 d’entre elles de moins de 18 ans.
Plusieurs abris temporaires ont été mis en place pour les nouveaux arrivants, y compris un à Cornwall, en Ontario, près de la frontière du Québec. D’autres incluaient le Stade olympique de Montréal, un ancien hôpital et une école. Un camp frontalier improvisé a également été mis en place par l’armée canadienne pour servir de centre de traitement initial.
Un groupe de travail fédéral-provincial a été formé en réponse à la situation, y compris le ministre fédéral de l’Immigration Hussen, la ministre de l’Immigration du Québec Kathleen Weill et Ralph Goodale, ministre fédéral de la Sécurité publique.
Accord sur les tiers pays sûrs
Plusieurs appels ont été lancés pour que le Canada suspende l’accord sur les pays tiers sûrs avec les États-Unis, ce qui prévoit qu’un demandeur d’asile doit faire sa demande dans le premier pays auquel il arrive. L’accord est la raison pour laquelle les ressortissants des États-Unis doivent traverser la frontière dans des endroits éloignés, dans le but d’être arrêté et d’entrer dans le système d’immigration canadien.
Cependant, avec les négociations actuellement en cours pour la renégociation de l’ALENA, le Canada ne voudra rien faire pour nuire à sa position de négociation.
Comparaison européenne
Bien que les chiffres affichent une augmentation marquée, ils sont faibles par rapport à la crise des migrants d’Europe. L’Italie a reçu près de 11 500 demandeurs d’asile en juillet, et plus de 23 500 en juin. D’ailleurs, l’Allemagne compte 250 000 cas d’asile en attente, comparativement à 21 000 au Canada. L’Espagne et ses territoires ont accueilli près de 13 000 demandeurs d’asile jusqu’en 2017.
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