En 2013, les travailleurs étrangers temporaires ont déposée au mois 250 plaintes à travers le Canada, en lien avec des mauvais traitements infligés par des employeurs. Cependant, ce nombre, obtenu par CBC News des provinces individuellement ne représente que la partie émergée de l’iceberg.
En effet, il n’y a que trois provinces – l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve et Labrador – qui font régulièrement un suivi des plaintes faites par les travailleurs étrangers, ce qui rend difficile de découvrir les vraies répercussions des difficultés au travail dont souffrent ces employés au Canada.
Pour résoudre ce problème, quelques provinces utilisent une autre approche. Elles mettent en place visites des lieus qui emploient de travailleurs étrangers temporaires, puisque beaucoup d’entre eux ont peur de perdre leur emploi s’ils s’expriment contre leurs employeurs, en plus de leur difficulté à communiquer. Pour remédier à ces problèmes, le gouvernent fédéral travaille en coopération avec les provinces pour prodiguer de l’information aux employeurs et aux travailleurs concernant les normes provinciales du travail.
Plus il y a de travailleurs temporaires dans une municipalité, plus il y a de plaintes qui en proviennent. Presque la totalité des 250 plaintes enregistrées l’an dernier proviennent d’Alberta, qui contient une des plus grandes populations de travailleurs étrangers temporaires et a attentivement fait le suivi de toutes les plaintes déposées dans les dernières années.
En ce moment, l’Île-du-Prince-Édouard est la seule province qui quantifie les plaintes faites par les travailleurs étrangers temporaires. Cependant, la province n’a eu qu’un seul cas majeur : une usine de fruits de mer forcée à payer 150,000$ à 45 travailleurs thaïlandais, qui ont été dédommagés par l’usine après que celle-ci ait retenu leurs salaires et renvoyé certains d’entre eux sans raisons valables.
Le programme fédéral des travailleurs étrangers temporaires a été dans la mire des médias durant les derniers mois, à cause d’une série de controverses que la CBC et d’autres journalistes ont exposées. La plupart des provinces disent qu’elles ne savent pas combien de travailleurs étrangers temporaires ont déposé des plaintes en lien avec les normes du travail, puisqu’elles n’enregistrent pas ce type de dénonciation basées sur le statut d’immigrants des plaignants. Le manque d’informations peut affecter ce que le gouvernement provincial, chargé de faire respecter les normes du travail, rapporte au gouvernement fédéral, qui délivre des autorisations aux entreprises engageant des travailleurs temporaires de l’étranger.
L’Ontario, le lieu de résidence du tiers des travailleurs étrangers temporaires du Canada est parmi les provinces qui ne font pas le suivi des plaintes de ce type de plaignant, ce qui
Le porte-parole de la Nouvelle-Écosse déclare que bien que la province ne fasse pas un suivi spécifique des plaintes de travailleurs étrangers, ils préviennent le gouvernement fédéral si des enquêtes sont ouvertes. La Nouvelle-Écosse recherche surtout dans ses enquêtes, les signes typiques de problèmes pour les travailleurs étrangers, comme la confiscation des passeports par l’employeur, ou la facturation de frais à l’employé par l’employeur pour venir au Canada.
Dans les derniers mois, le programme de travailleurs étrangers temporaires a été passé à la loupe et le ministre de l’Emploi, Jason Kenney, devrait annoncer plusieurs changements à celui-ci au cours des prochaines semaines. Le gouvernement fédéral a longtemps répété au cours des années que les travailleurs étrangers temporaires ont les mêmes droits que les travailleurs canadiens sous les normes fédérales et provinciales, ainsi que sous les lois du travail, cela incluant le droit de déposer des plaintes par rapport à de mauvais traitements au travail. Malgré cela, certaines provinces se plaignent qu’elles ne savent pas quelles compagnies dans leur juridiction emploient des travailleurs étrangers temporaires, ce qui rend difficile de mettre en œuvre les lois du travail.
L’Ontario fait pression depuis plusieurs années sur le gouvernement fédéral pour que celui-ci partage de l’information l’aidant à identifier les employeurs de travailleurs étrangers temporaires dans la province et les deux niveaux de gouvernements sont présentement en négociation. Le Nouveau-Brunswick devrait bientôt suivre le Manitoba avec la création d’un registre des employeurs de travailleurs étrangers, prévu pour l’automne. Une fois en place, le registre permettra de faire le suivi des plaintes des travailleurs étrangers, en plus de visiter leurs lieux de travail.
Source : CBC News