Le 02 octobre 2017 – Le rapport du Conference Board du Canada, intitulé «450 000 immigrants chaque année? L’intégration est impérative à la croissance » a été publié aujourd’hui, le 2 octobre 2017. Le gouvernement fédéral du Canada est sur le point de décider le nombre d’immigrants qui seront acceptés au cours des prochaines années. Une récente rencontre fédérale-provinciale-territoriale a permis d’établir un plan pluriannuel, même s’il est difficile de savoir si le gouvernement agira pour ce soutien ou pour savoir dans quelle mesure un plan sera adopté dans l’avenir.
La population du Canada vieillit, son taux de natalité diminue et son marché du travail se contracte. L’augmentation des niveaux d’immigration est un outil important pour aider à compenser ce défi démographique croissant. Cependant, donner un chiffre comme 450 000 nouveaux immigrants par année est irresponsable et inutile pour ceux dans le gouvernement qui réclament des augmentations progressives et gérées.
Les annonces annuelles sur les niveaux d’immigration sont politiquement sensibles au Canada. Il n’y a peu de doute que le gouvernement fédéral actuel appuie l’augmentation des niveaux, après avoir établi 300 000 comme chiffre de base depuis son arrivée au pouvoir en 2015. Cependant, les défenseurs des politiques savent que les augmentations doivent être mesurées graduellement, appuyées par des données empiriques.
Pour une organisation pro-immigration comme le Conference Board d’émettre un rapport qui porte essentiellement atteinte à son propre raisonnement dans le titre est inutile. Une préoccupation importante est que le Canada n’a pas encore la capacité d’infrastructure nécessaire pour intégrer ce qui représenterait une augmentation de 50% du nombre d’immigrants. Personne ne veut voir des milliers d’immigrants admis au Canada si beaucoup d’entre eux profiteront des allocations de chômage. Peut-être 450 000 est une cible qui peut être atteinte sur plusieurs années, mais il ne peut pas être un niveau précis de sitôt.
Le rapport du Conference Board établit trois scénarios basés sur trois niveaux d’immigration différents en pourcentage de la population du Canada: 0,82% (niveau actuel), 1% et 1,11%. Il tente ensuite d’estimer l’impact de ces niveaux sur différents facteurs d’ici à 2040: la population, le nombre de personnes âgées, le ratio travailleurs-retraités, le PIB, le PIB par habitant et le coût des soins de santé.
Il a tiré les conclusions suivantes:
Immigration à 0,82%
- Les personnes âgées représentent 24% de la population
- Le ratio travailleurs / retraités diminue de 3,64 à 2,37
- Les coûts des soins de santé représentent 42,6% des revenus provinciaux (actuellement 35%)
Immigration à 1 pour cent
- Les personnes âgées représentent 23,2% de la population
- Le ratio travailleur / retraité diminue de 3,64 à 2,44
- Les coûts des soins de santé représentent 40,7% des revenus provinciaux (actuellement 35%)
L’immigration à 1,11 pour cent
- Les personnes âgées représentent 22,5% de la population
- Le ratio travailleurs / retraités diminue de 3,64 à 2,53
- Les coûts des soins de santé représentent 40,5% des revenus provinciaux (actuellement 35%)
Le problème central de ces calculs est l’incapacité à répondre au dilemme posé dans le titre de l’étude : comment le Canada pourrait-il intégrer un nombre si grand d’immigrants ?
Dans le rapport, on admet que cela représente un défi, même si ont présente pas une façon de le surmonter.
Le rapport se lit comme suit: «Il pourrait y avoir des conséquences économiques et financières négatives, surtout si les niveaux d’immigration augmentent et si le Canada ne s’attaque pas efficacement aux défis du marché du travail auxquels les immigrants sont souvent confrontés.
Le succès de son système d’immigration dépendra grandement de sa capacité à améliorer les résultats sur le marché du travail des immigrants, à accroître sa capacité d’absorption et à maintenir le soutien du public à l’égard de l’immigration. »
Il existe des preuves significatives suggérant que l’immigration est économiquement bénéfique pour le pays d’accueil, en particulier à long terme. À plus court terme, les nouveaux arrivants pèsent d’abord sur les coffres du gouvernement, ce qui rend le défi de l’intégration accélérée essentiel à une politique d’immigration efficace. Inonder le Canada d’immigrants supplémentaires, comme le suggère le rapport du Conference Board, accablerait l’effort d’intégration actuel.
Un rapport du Fonds monétaire international publié en novembre 2016 fait valoir que les immigrants ont un avantage indéniable à long terme pour les économies avancées. Selon l’étude, les immigrés hautement qualifiés et peu qualifiés apportent une contribution au fil du temps à l’augmentation du PIB du pays dans lequel ils s’installent.
Le rapport du FMI est soutenu par une vaste quantité de preuves collectées.
Une étude de premier plan conclut que les immigrants sont beaucoup plus susceptibles de posséder des entreprises que leurs homologues canadiens, une composante clé de la croissance.
Cette étude, publiée en mars 2016 et intitulée Immigration, propriété des entreprises et emploi au Canada, indique que «les taux de propriété d’entreprises privées et de travailleurs autonomes non constitués en société sont plus élevés chez les immigrants que chez les personnes nées au Canada».
Les conclusions tirées étaient fondées sur les données de la «Base de données canadienne sur la dynamique des employeurs et des employés».
Les statistiques montrent également que les enfants immigrants battent régulièrement leurs pairs de parents nés au Canada en termes de scolarité.
Un document intitulé «L’éducation et les résultats sur le marché du travail des immigrants d’enfance par catégorie d’admission» de Statistique Canada révèle que les enfants d’immigrants terminent leurs études secondaires à un taux de 91,6% contre 88,8% des enfants de troisième génération ou plus.
En ce qui concerne les études universitaires, l’écart augmente: 35,9% des enfants immigrants obtiennent leur diplôme contre 24,4% du groupe canadien établi.
Contribution des enfants immigrants
Catégorie d’admission | Gradués de l’école secondaire (%) | Gradués de l’université (%) | Revenu moyen ($) |
Travailleurs qualifies | 96.2 | 49.7 | 46.400 |
Affaires | 97.8 | 58.9 | 46.700 |
Aides familiaux résidants | 93.3 | 19 | 33.500 |
Réunification familiale | 88.3 | 21.3 | 39.200 |
Refugiés assistés par le gouvernement | 91 | 28.7 | 41.100 |
Refugiés assistés par des personnes privées | 91.2 | 31.7 | 43.900 |
Refugiés arrivés au canada | 91.4 | 29.4 | 35.400 |
Autre refugiés/humanitaire | 89.5 | 25.8 | 36.400 |
Total | |||
Immigrants | 9136 | 35.9 | 42.900 |
Troisième génération (ou plus) | 88.8 | 24.4 | 46.100 |
Figures: Statistics Canada
En même temps, d’autres chiffres montrent que le pourcentage d’immigrants dans la population en âge de travailler n’a cessé d’augmenter au cours de la dernière décennie, alors que la proportion de personnes nées au Canada diminue, illustrant la nécessité de combler le déficit en recrutant des travailleurs étrangers.
En 2006, moins de 20% de la population active- les 15 ans et plus – étaient issus de la population immigrante et plus de 78% étaient nés au Canada.
Pour les prochaines 10 ans, les données de Statistique Canada révèlent un pourcentage d’immigrants d’un peu moins de 24, alors que la proportion d’immigrants nés au Canada a chuté de près de 74%.
Si la tendance se poursuit – et rien n’indique que ce ne sera pas le cas – les deux pourcentages convergeront.
Les analystes affirment que les données montrent que le Canada a atteint le point où il ne peut pas croître sans immigrants avec les travailleurs nés au Canada quittant la population active à un tel rythme.
Une autre étude suggère que plus les immigrants d’une nationalité ou d’une culture sont accueillis dans un pays, plus la nation d’origine est susceptible d’investir plus loin.
Selon le Bureau national de la recherche économique, l’investissement intervient à long terme, car souvent les facteurs «poussés» de la migration signifient que la nation d’origine n’est pas en mesure d’investir à court terme.
Un bon exemple est la Syrie. Peu susceptible d’être une source d’investissement, mais avec des réfugiés répartis dans le monde entier, dont plus de 40 000 au Canada, l’investissement pourrait se stabiliser lorsque les citoyens sont à la recherche de places leurs actifs.
Par conséquent, la preuve démontre que les augmentations progressives du nombre d’immigrants sont susceptibles d’être un avantage économique pour le Canada. Mais l’augmentation doit se faire de manière gérée, ce qui permet d’intégrer la capacité de croissance à côté des chiffres. Pour référencer les niveaux d’immigration dans la gamme 450 000 est un chiffre irréaliste conçu uniquement pour recueillir des titres.
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