Malgré l’effondrement des prix du pétrole et la faible croissance des industries de fabrication et de l’exportation du Canada, les villes de Calgary et de Toronto ont enregistré une croissance surprise du nombre d’emplois au cours de l’année écoulée.
Selon les données publiées par Statistique Canada la semaine dernière, le Canada a enregistré une perte globale décevante de 6 400 emplois, le taux de chômage restant stable à 6,8 pour cent. Mais il y avait une note de la positivité de l’Alberta, qui a enregistré une croissance de l’emploi la plus forte dans le pays en dépit d’être attendu à vaciller sous l’impact de la récente chute des prix du pétrole. Bien que la province ait enregistré une perte de 5 000 emplois en Juin, elle a ajouté encore 22 800 emplois depuis Juin dernier, en hausse de un pour cent.
Seulement Calgary a ajouté environ plus de 30 000 emplois depuis Juin dernier, ce qui représente une augmentation de 3,8 pour cent.
« La plupart des pertes d’emplois de l’Alberta à ce jour ont été dans le secteur pétrolier, alors Calgary a été quelque peu isolée jusqu’à présent », explique l’économiste Robert Kavcic. « Il y avait sans doute aussi beaucoup d’entreprises qui ont eu du mal à trouver du travail au cours des dernières années, et qui auraient la possibilité d’absorber une partie de ceux qui ont perdu leur emploi ».
Toronto a connu également une tendance similaire, en dépit de la dépendance sur les exportations et la fabrication de l’Ontario. La ville a ajouté 95 000 emplois jusqu’à maintenant cette année, un impressionnant taux annuel de croissance de six pour cent.
Les experts estiment que la croissance dans le marché de l’emploi à Toronto est tirée par l’essor du marché du logement. Les ventes immobilières ont atteint un niveau record au cours de la dernière année, le prix moyen d’une maison individuelle à Toronto a augmenté de 14,2 pour cent pour atteindre une moyenne de plus de 1 millions de dollars.
Le rapport de Statistique Canada soutient également cette théorie, en montrant comment la plupart des gains d’emplois en Ontario (environ 14 000) étaient dans l’industrie de la construction, et que la fabrication a perdu 5 200 emplois.
Cependant, certains sceptiques croient que ces chiffres sont irréalistes et peuvent peindre une image trompeuse sur le marché du travail du Canada. L’économiste Will Dunning estime que la croissance de Toronto « semble irréaliste », en particulier les chiffres de mai, qui montrent un saut de 53 000 emplois en un mois. « Cela a contribué à son tour à un nombre incroyablement élevé pour l’ensemble du Canada pour le même mois », dit-il.
Selon Dunning, tandis que le Grand Toronto héberge un sixième de la population du Canada, il ne représente que trois pour cent de l’échantillon utilisé par Statistique Canada pour mesurer le chômage, et le même est vrai pour Vancouver et Montréal.
Les économistes estiment que l’impact réel du ralentissement économique se fera sentir dans les mois à venir. « Dans l’ensemble, le rythme récent des gains d’emploi est un signe que l’économie ne s’effondre pas complètement en réponse à la chute des prix du pétrole. Mais avec des indicateurs prospectifs montrant la faiblesse continue du PIB, il ne peut être qu’une question de temps avant que le rythme de croissance de l’emploi ralentisse à un filet », dit David Madani de Capital Economics.