Le 19 septembre 2017 – Les Canadiens sont également divisés sur la question de savoir si les demandeurs d’asile devraient être accueillis à travers la frontière entre les États-Unis et le Canada, selon un nouveau sondage mené par Nanos.
Environ 37% des personnes demandées ont répondu que les demandeurs d’asile soient les bienvenus, alors que le même pourcentage indiquait que la frontière devrait être fermée, et 26% disant qu’ils n’étaient pas sûrs.
Le Québec a vu plus de 12 000 demandeurs d’asile traverser la frontière des États-Unis jusqu’à présent, cette année, dépassant déjà les attentes provinciales pour l’ensemble de l’année 2017. La province a dû utiliser tous les espaces disponibles pour loger les nouveaux arrivants, y compris le stade olympique de Montréal et des camps de l’armée installés à la frontière.
Les gens derrière le sondage à Nanos disent qu’ils ont rarement vu une telle répartition sur tout problème parmi les Canadiens, ce qui a entraîné la nécessité d’un débat sérieux sur la politique de la frontière. Le sondage a examiné les opinions de 1000 Canadiens le 30 août et le 1er septembre.
Source: Nanos Poll
C’était une situation qui a commencé avec les demandeurs d’asile qui ont bravé l’hiver sévère en traversant les frontières du Manitoba et du Québec. Puis, en juillet et en août, il est devenu presque exclusivement un problème québécois, avec des milliers d’Haïtiens qui craignent une déportation des États-Unis en passant par le passage de Saint-Bernard-de-Lacolle.
La motivation de ceux qui ont passé les frontières pendant l’été semble être le résultat d’une mauvaise information. Donald Trump a indiqué qu’il mettrait fin à un programme de statut spécial aux États-Unis qui a permis aux Haïtiens d’y rester depuis le tremblement de terre de 2010 qui a détruit d’énormes régions du pays. Les Haïtiens pensaient qu’ils recevraient un traitement spécial au Canada, mais le programme d’ici a été fermé en 2016. Puisque le Canada a réussi à répandre cette information, le nombre de demandeurs d’asile qui traversent la frontière a considérablement diminué.
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Les États-Unis accordent le même statut spécial aux citoyens de neuf autres pays, à savoir le Salvador, le Honduras, le Népal, le Nicaragua, la Somalie, le Soudan, le Sud-Soudan, la Syrie et le Yémen. Trump planifie mettre fin au statut spécial pour les citoyens de ces neuf pays, ainsi que d’Haïti, ce qui pourrait signifier un flux de personnes qui traversent la frontière canadienne.
Le Canada sait qu’il doit envoyer le message à tous ces groupes pour qu’ils ne reçoivent pas automatiquement la résidence ici. En particulier, il y a 260 000 Salvadoriens aux États-Unis qui devraient perdre leur statut spécial en mars 2018. Avec les 800 000 restants dans le limbo sur la tentative de Trump de mettre fin à la protection des immigrants amenés aux États-Unis en tant qu’enfants, la nécessité du Canada de répandre les informations correctes devient encore plus évidente.
Le courant réduit à une ruisseau
Le courant des demandeurs d’asile qui traverse la frontière québécoise s’est réduit à un ruisseau en septembre, avec moins de 50 par jour arrivant après que les chiffres ont atteint un sommet de plusieurs centaines en juillet et en août.
La campagne d’information du gouvernement combinée au début de l’année scolaire est censée être à l’origine de la réduction spectaculaire des chiffres. Les parents, peu importe leurs antécédents, sont toujours réticents à déplacer leurs enfants pendant l’année scolaire. L’on argumente également que la majorité des demandeurs d’asile actuels sont en fait des personnes en file d’attente aux programmes économiques, cherchant une entrée plus rapide au Canada.
Les chiffres du gouvernement montrent que près de 7 000 personnes ont traversé la frontière du Québec en juillet et début août, avec 2 700 d’entre elles de moins de 18 ans.
Plusieurs abris temporaires ont été mis en place pour les nouveaux arrivants, y compris un à Cornwall, en Ontario, près de la frontière du Québec. D’autres incluaient le Stade olympique de Montréal, un ancien hôpital et une école. Un camp frontalier improvisé a également été mis en place par l’armée canadienne pour servir de centre de traitement initial.
Un groupe de travail fédéral-provincial a été formé en réponse à la situation, y compris le ministre fédéral de l’Immigration Hussen, la ministre de l’Immigration du Québec Kathleen Weill et Ralph Goodale, ministre fédéral de la Sécurité publique.
Accord sur les tiers pays sûrs
Plusieurs appels ont été lancés pour que le Canada suspende l’accord sur les pays tiers sûrs avec les États-Unis, ce qui prévoit qu’un demandeur d’asile doit faire sa demande dans le premier pays auquel il arrive. L’accord est la raison pour laquelle les ressortissants des États-Unis doivent traverser la frontière dans des endroits éloignés, dans le but d’être arrêté et d’entrer dans le système d’immigration canadien.
Cependant, avec les négociations actuellement en cours pour la renégociation de l’ALENA, le Canada ne voudra rien faire pour nuire à sa position de négociation.
Comparaison européenne
Bien que les chiffres affichent une augmentation marquée, ils sont faibles par rapport à la crise des migrants d’Europe. L’Italie a reçu près de 11 500 demandeurs d’asile en juillet, et plus de 23 500 en juin. D’ailleurs, l’Allemagne compte 250 000 cas d’asile en attente, comparativement à 21 000 au Canada. L’Espagne et ses territoires ont accueilli près de 13 000 demandeurs d’asile jusqu’en 2017.
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