Une étude récente par Garnett Picot et Feng Hou de Statistique Canada révèle que les jeunes Canadiens issus de l’immigration sont deux fois plus susceptibles de fréquenter l’université par rapport aux étudiants dont les deux parents sont nés au Canada.
L’étude a révélé que 50 pour cent des élèves qui ont immigré au Canada sont allés à l’université, contre 31 pour cent des élèves qui ont un parent qui est un immigrant, et 25 pour cent des étudiants qui ont deux parents nés au Canada.
Selon la politique gouvernementale, les fonctionnaires doivent mettre en œuvre des programmes d’action positive en faveur des minorités visibles, des immigrants et des étudiants qui étudient l’anglais comme langue seconde. Ironiquement, ces étudiants s’en sortent beaucoup mieux que ceux dont les parents sont canadiens de naissance.
D’habitude, les autorités estimaient que les étudiants en Amérique du Nord qui étudiaient l’anglais comme langue seconde étaient confrontés à un handicap naturel par opposition aux enfants américains. Cependant, l’étude de Picot et Hou réfute cette théorie. Ils déclarent que la barrière de la langue ne fait son apparition sur les tests normalisés d’alphabétisation pour les élèves qu’à l’âge de 15 ans. Une fois que ces élèves atteignent la 12e année du secondaire, une grande majorité d’entre eux réussissent à surmonter ce défi – en particulier les étudiants chinois et les femmes asiatiques.
Picot et Hou estiment que plusieurs facteurs contribuent à la réussite des élèves issus de l’immigration. Tout d’abord, ils estiment que les écoles canadiennes ne cheminent pas leurs étudiants vers des programmes de formation professionnelle au début de leur adolescence. Cette pratique donne aux étudiants non-anglophones au Canada suffisamment de temps pour maîtriser une nouvelle langue avant de postuler aux universités.
Ensuite, les politiques d’immigration canadiennes favorisent les immigrants qualifiés et les plus aisés. Par conséquent, les immigrants asiatiques sont plus riches et mieux éduqués que ne le sont même les Canadiens de troisième génération.
Enfin, les parents d’immigrants asiatiques font des efforts supplémentaires pour s’assurer que leurs enfants réussissent dans les universités canadiennes. Cela donne aux étudiants un avantage significatif par rapport aux étudiants ayant deux parents nés au Canada.
Paul Collier, économiste d’Oxford, estime que les pays occidentaux avec des hauts taux d’immigrants n’ont jamais abordé la question de la sous-réalisation des étudiants nés au pays. Ils n’ont élaboré ni programmes universels, ni plans d’action positive. Par conséquent, la situation reste dans l’impasse.
Source : The Vancouver Sun