Beaucoup de gens voient le Canada comme l’un des pays les plus accueillants au monde. Malheureusement, ce n’est plus vrai. Depuis 2008, il est devenu plus difficile d’entrer au Canada, de rester en permanence, et de devenir un citoyen. Cela est dû à un flux régulier de changements apportés par le gouvernement fédéral qui touchent pratiquement tous les aspects de notre politique d’immigration et de réfugiés.
Beaucoup de changements sont entrés sans discussion ou débats publics avec le ministre de la Citoyenneté et de l’immigration ayant le pouvoir de faire des changements importants par l’émission « d’instructions ministérielles » aux agents d’immigration, court-circuitant ainsi le processus parlementaire démocratique.
Malgré que l’immigration reste assez constante à environ 260.000 immigrants par année au cours des 10 dernières années, plus de gens dans la classe économique ont été sélectionnés, moins dans la catégorie de la famille et beaucoup moins de réfugiés. Le taux d’immigration par habitant au Canada a chuté en dessous du niveau 0,8%, une mesure qui était prédominante avant 2006. Avec une population actuelle d’un peu moins de 36 millions, le Canada devrait admettre 288.000 nouveaux arrivants au Canada chaque année, juste pour maintenir son taux historique d’immigration. Cela représente un énorme manque à gagner au profit du capital humain au Canada.
En 2014, les réfugiés représentaient moins de 9 pour cent du flux de l’immigration au Canada, tandis que la classe économique a augmentée à près de 70 pour cent.
Un nouveau système appelé Entrée Express pour la gestion de l’immigration économique a été introduit en janvier 2015. Le rapport de mi année du programme, publié en juillet, indique que 85 pour cent des candidats retenus vivaient déjà au Canada comme des entrants temporaires. Cela confirme une évolution vers un système « en deux étapes » l’immigration où les individus viennent d’abord au Canada comme travailleurs temporaires ou comme étudiants internationaux et puis essaient de faire la transition à la résidence permanente.
Le nombre de personnes détenant un permis de travail temporaire au Canada a plus que doublé entre 2005 et 2013. Pourtant, de nombreux travailleurs temporaires, en particulier ceux dans des emplois peu qualifiés, ne sont pas admissibles à demander la résidence permanente, tandis que le reste sont potentiellement en concurrence avec les autres : étudiants internationaux, ou des individus à travers le monde pour les quelque 78 000 places disponibles pour les demandeurs de l’Entrée Express. Sous la surveillance de Harper, il y a une perception croissante que le Canada favorise un système de porte exploitante, renouvelable qui dispose facilement de ses travailleurs étrangers.
Pour ceux qui parviennent à devenir des résidents permanents en une étape ou deux, des modifications à la Loi sur la citoyenneté ont rendu beaucoup plus difficile pour eux d’obtenir la citoyenneté canadienne. En conséquence, moins peuvent appliquer et réussir à devenir des citoyens, le véritable indicateur de l’appartenance et faire partie de ce pays. Ceux qui obtiennent la citoyenneté peuvent maintenant être à risque de la perdre en raison de politiques dans lesquelles les gens ayant la double nationalité peuvent avoir leur citoyenneté canadienne enlevée avec plus de facilité.
Des changements récents ont fait qu’il est pratiquement impossible pour les personnes au Canada de parrainer leurs parents ou grands-parents pour la résidence permanente tandis que les enfants de plus de 18 ne sont plus considérés comme des personnes à charge qui peuvent être parrainés ou accompagner leurs parents au Canada. Les conjoints parrainés entrent maintenant au Canada sur une base conditionnelle pour leurs deux premières années.
Les changements les plus difficiles depuis 2008 ont été ceux qui visent les réfugiés et les demandeurs d’asile, des politiques qui nient les soins de santé essentiels, à ceux qui ne sont pas des réfugiés « légitimes », simplement parce qu’ils proviennent de pays que notre gouvernement a jugés «sûrs ». La Hongrie est l’un de ces soi-disant « pays sûr », en dépit de son traitement épouvantable des Roms et des autres minorités.
Le gouvernement s’est plus tôt cette année engagé publiquement à accepter 10 000 réfugiés syriens au cours des trois prochaines années. Pourtant, par rapport à d’autres pays, il y a eu peu d’action du gouvernement à réagir rapidement et à livrer des résultats significatifs sur cette crise internationale des réfugiés en développement.
Les décisions de politique de l’immigration affectent la façon dont le Canada est perçu dans le monde et façonnent notre nation pour les générations à venir. En tant que pays, nous avons énormément bénéficié de générations précédentes d’immigrants. Il est important que le prochain parti montant au pouvoir se donne la priorité de répondre à ces échecs.
A propos de l’auteur:
Colin R. Singer est un avocat d’immigration pour https://www.immigration.ca et le partenaire directeur de Global recruters of Montreal. Il est l’un des avocats de l’immigration les plus éminents du Canada. Colin est internationalement reconnu comme une autorité expérimentée et recommandée sur l’immigration canadienne et le recrutement à l’étranger. En plus d’être un professionnel des ressources humaines autorité, il est un avocat canadien agréé en règle avec le Barreau du Québec depuis plus de 25 ans et est autorisé par le gouvernement du Canada dans toutes les questions d’immigration.