Le ministre de l’Emploi, Jason Kenney et le ministre de l’Immigration, Chris Alexander ont annoncé une réforme du programme des travailleurs étrangers temporaires, confirmant ainsi l’abus du programme et la réduction des salaires.
« Nous préviendrons et détecterons mieux les abus et nous pénaliserons les employeurs abusant du programme », a dit Kenney. « Nous punirons sévèrement ceux qui briseront les règles. Nous protégerons mieux les travailleurs étrangers et nous reconnaitrons que le Canada bénéficie de la mobilité internationale. »
Kenney a dit que les changements annoncés vendredi ont pour but d’envoyer un message clair aux employeurs : l’abus du programme ne sera pas toléré et ils devront augmenter leurs efforts pour engager des Canadiens en premier.
Le ministre a décrit les nouvelles mesures comme « audacieuses, larges, ambitieuses et balancées. »
Le moratoire sur l’accès au programme par l’industrie de la restauration rapide est immédiatement levé. Le nouveau programme empêchera les employeurs d’engager des travailleurs étrangers dans les régions où le chômage est élevé, il mettra un quota sur le nombre de travailleurs étrangers qu’un employeur peut engager, incluant une procédure plus stricte pour que les employeurs prouvent qu’ils ont besoin d’engager un travailleur étranger plutôt qu’un Canadien et un nombre plus élevé d’inspections sur les lieux de travail, de plus que des amendes pour ceux qui enfreignent les règles.
Le programme de travailleurs étrangers temporaires est maintenant divisé en deux catégories : la première, encore appelée le Programme des travailleurs étrangers temporaires, demandera que les employeurs prouvent le besoin d’engager des travailleurs étrangers. L’autre, appelée le Programme de Mobilité Internationale, n’aura pas cette obligation.
Les réformes au programme incluent :
- Les employeurs ne pourront pas engager des travailleurs étrangers temporaires dans les régions où le taux de chômage est au-dessus de 6%.
- Un quota de 10% sur le nombre de travailleurs étrangers temporaires qu’un employeur peut engager par lieu de travail en 2016. Le quota va graduellement être appliqué, commençant à 30% maintenant, puis réduit à 20% le 1er juillet 2015, puis 10% un an plus tard, en 2016.
- Un plus grand nombre d’inspections : un employeur sur quatre sera inspecté chaque année selon le gouvernement, qui dit qu’il ajoutera de nouveaux inspecteurs.
- Les frais pour les employeurs faisant une demande sont maintenant de 1000$.
- Des amendes jusqu’à 100 000$ pour les employeurs qui abusent du programme.
- Plus de fonds pour la CBSA
- Des listes des noms des employeurs ayant reçu la permission d’engager des travailleurs étrangers.
- Rendre public le nombre de postes concédés à travers le programme à chaque trimestre.
- Réduire le nombre de temps d’emploi des travailleurs étrangers temporaires de 4 ans vers 2 ans.
Le gouvernement a dit qu’il recevait de plus en plus de rapports d’abus, avec plus de 1000 plaintes recueillies par la ligne anonyme créée le 6 avril.
Kenney a dit avoir entendu un grand nombre de travailleurs canadiens ne recevant même pas une réponse d’employeurs potentiels dans l’industrie de la restauration rapide. Il a dit qu’il espère que les nouvelles mesures auront un impact significatif sur plusieurs entreprises, surtout celles du secteur de la restauration rapide.
Il a ajouté que le gouvernement dépenserait 14 millions de dollars pour financer de nouvelles études du marché du travail – une étude trimestrielle sur les emplois disponibles et un sondage annuel sur les taux salariaux. La CFIB, un groupe supportant généralement les initiatives du gouvernement a dit aujourd’hui que les mesures du gouvernement sont « une réaction excessive à une poignée de mauvaises histoires. À moins que le gouvernement fédéral ne soit prêt à forcer les Canadiens sans emploi à déménager pour avoir un emploi dont ils ne veulent pas, ces changements vont laisser un énorme vide pour les employeurs. »
Le député du NPD Pat Martin a dit que les changements d’aujourd’hui démontrent que le programme est brisé, mais qu’ils n’aident pas sa cause.
Le député libéral John McCallum s’est demandé comment le gouvernement allait tenir ses promesses d’augmenter le nombre d’inspections en n’engageant pas un nombre plus grand d’inspecteurs.
Source : CBC News