À partir du 1er Août de cette année, l’âge de coupure pour les enfants immigrants et réfugiés va passer de 21 à 18 ans, puisque le Canada laisse des motifs économiques déterminer sa politique d’immigration. Cette modification de la limite d’âge est contre l’un des objectifs officiels de la Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés – réunir les familles.
Cet été, le gouvernement fédéral a tranquillement modifié ses règlements sur l’immigration et la protection des réfugiés. Puisqu’ils n’ont mis de côté que 62 000$, à la fois pour la mise en œuvre et la communication, il est évident qu’ils veulent éviter l’attention du public.
Jusqu’au 1er Août, les enfants à charge non mariés âgés de 21 ans et moins pourront être inclus dans les demandes d’immigration ou de réfugiés de leurs parents. Il y avait auparavant des exceptions pour les étudiants à temps plein de plus de 21, selon leur dépendance financière avec leurs parents. Mais selon la nouvelle réglementation, la limite d’âge est de 18 ans et moins et il n’y a pas d’exceptions pour les étudiants.
Selon Citoyenneté et Immigration Canada, « Les modifications apportées à la définition d’enfant à charge répondent aux priorités du gouvernement d’avoir un système d’immigration axé sur les besoins économiques et la population active du Canada. » Leur propre résumé de l’étude d’impact de la réglementation fournit la preuve que, pendant l’immigration, le plus jeune est l’enfant, le meilleur est son résultat sur le marché du travail à long terme. Ils affirment qu’en moyenne, l’éducation canadienne offre un rendement financier plus élevé que l’éducation étrangère.
Malgré les preuves économique, le Canada risque de perdre certains immigrants hautement qualifiés qui seraient réticents à passer à un nouveau pays sans leur progéniture de 19 ou 20 ans.
Cependant, il y aura toujours des migrants économiques pour le Canada et les modifications auront un impact plus grave sur ceux qui ont peu de choix dans leur immigration, en particulier les réfugiés. Cela a été noté par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le Conseil canadien pour les réfugiés, l’Association du Barreau canadien, les signataires canadiens d’entente de parrainage de réfugiés Association et le Conseil ontarien des organismes de service aux immigrants.
Soixante groupes et individus ont présenté leurs observations après que les changements ont été proposés pour la première fois, la plupart d’entre eux étant dans l’opposition.
Les réfugiés et les demandeurs d’asile devront maintenant examiner si la sécurité au Canada vaut la peine de laisser leur fille ou leur fils de 19 ans derrière, dans une situation potentiellement mortelle. Cela créera plus particulièrement des dangers de genre dans les pays où les femmes sont opprimées. Beaucoup d’entre elles n’étant plus dans la maison de leurs parents, pourraient être contraintes de se marier, se voir destituer de leurs bien, ou encore pire.
Avec ce changement, on estime que 7000 jeunes adultes vont perdre la chance de venir au Canada l’an prochain avec leurs familles. Environ 800 d’entre eux seront des enfants de réfugiés.
Toutefois, le gouvernement prétend que les modifications réglementaires reflètent mieux la vie au Canada, où les enfants sont apparemment totalement indépendants dès l’âge de 19 ans. La réalité canadienne est toutefois différente et la plupart des diplômés du secondaire ne sont ni prêts, ni disposés à vivre entièrement sans le soutien financier, social et affectif de leurs parents. Environ 42% des jeunes adultes dans leur vingtaine au Canada vivent encore chez leurs parents et la plupart d’entre eux n’ont jamais fait face à la famine, la guerre ou la torture.
Se qualifier pour le statut de réfugié au Canada ou à l’échelle internationale n’est pas facile et ceux qui sont acceptés sont passés par plus que la plupart peuvent imaginer. Il est inadmissible d’ajouter une séparation familiale forcée à leur fardeau déjà trop lourd.
Source: The Star