Le nombre de travailleurs étrangers temporaires ayant un faible niveau de qualification qui entrent au Canada a continué de croître au premier trimestre de l’année 2014, malgré les efforts du gouvernement pour réduire l’impact de son programme controversé.
Jusqu’à la fin de mars, le nombre admis a augmenté de plus de 6% par rapport à la même période l’année précédente, à 14 216, selon les estimations préliminaires de Citoyenneté et Immigration Canada. La croissance continue dans cette section du programme, après une série de réformes en 2013, a peut-être influencé la décision du gouvernement d’annoncer de nouvelles règles strictes il y a quatre mois, les changements qui ont amené les critiques des groupes d’entreprises inquiets du fait qu’ils seront incapables de satisfaire leur besoins de main-d’œuvre.
Certains travailleurs temporaires peu qualifiés sont employés dans le secteur de l’hôtellerie et des services alimentaires, et leur présence s’est avérée controversée quand ils ont été embauchés dans les zones de chômage élevé ou lorsqu’ils ont ils ont remplacé des Canadiens.
Le ministre de l’Emploi, Jason Kenney, a annoncé en Juin que son ministère ne traiterait plus les demandes des employeurs si le taux de chômage régional dans leur lieu de travail est supérieur à 6%.
La hausse des travailleurs peu qualifiés en 2014 fait partie d’un modèle de croissance au cours des dernières années, qui démontre que leur nombre a augmenté de 22% entre 2010 et 2013. Les nouvelles mesures annoncées par le gouvernement en juin sont destinées à rendre plus difficile l’embauche des travailleurs étrangers temporaires, mais les chiffres qui pourraient refléter l’impact de ces changements ne sont pas encore disponibles.
L’augmentation de cette année est venue malgré un effort important du gouvernement, annoncé en avril 2013, pour réprimer le programme des travailleurs étrangers temporaires et faire un dernier recours en cas de « pénuries de travailleurs compétents ».
Le gouvernement conservateur a pris une autre course à la réforme du programme il y a quatre mois, en annonçant des frais de traitement beaucoup plus élevés, des quotas sur le nombre de travailleurs peu qualifiés qu’une entreprise peut employer et des exigences strictes en matière de publicité de l’emploi et de recrutement des Canadiens.
L’augmentation des travailleurs étrangers moins qualifiés au Canada vient en même temps que les estimations préliminaires indiquant une baisse du nombre total de travailleurs étrangers temporaires admis à partir de janvier à mars. Ce déclin, cependant, est le résultat d’une baisse significative du nombre de travailleurs étrangers temporaires hautement qualifiés. Le groupe à faible compétence, quant à lui, a augmenté dans toutes les catégories, pour les aidants à domicile, les travailleurs agricoles saisonniers, et le programme pilote pour les compétences moindres, qui comprend des emplois dans des hôtels et des restaurants, entre autres. Beaucoup de critiques du programme ont pris soin de préciser qu’ils ne sont pas opposés à la circulation des employés de haut niveau dans des domaines tels que les entreprises et les universités, mais se demande pourquoi les emplois qui nécessitent peu de formation sont donnés aux travailleurs d’outre-mer.
Certains dirigeants autochtones ont exprimé leur frustration avec la façon dont les employeurs, en particulier dans l’Ouest du Canada, se sont tournés vers le programme des travailleurs étrangers temporaires plutôt que d’investir dans la main-d’œuvre locale. Malgré le boom économique dans les provinces de l’Ouest canadien, de nombreuses communautés autochtones continuent de souffrir des taux de chômage beaucoup plus élevés que ceux de la population générale. Une des nouvelles règles introduites en juin exige que les employeurs démontrent qu’ils ont tendu la main à des autochtones et d’autres groupes qui sont moins représentés dans le marché du travail avant que les permis de travail soient accordés.
« S’abattre sur le programme des travailleurs étrangers temporaires, je ne pense pas que cela fonctionne pour la majorité des Premières nations ou les peuples autochtones », a déclaré le chef régional de l’Assemblée des Premières Nations de l’Alberta Cameron Alexis. « À la fin de la journée, nous sommes laissés pour compte ».
Source: The Globe and Mail