Un dénonciateur qui était un ancien directeur de l’Agence canadienne des services frontaliers a révélé des détails au sujet de la prétendue « mauvaise gestion orchestrée » du système de contrôle de l’immigration du Canada.
Reg Williams, l’ancien directeur du bureau des poursuites de Toronto de l’ASFC, souligne la chute vertigineuse du nombre d’immigrés clandestins expulsés en même temps que les dépenses excessives de l’agence et des coûts de détention en escalade, dans une lettre de 23 pages dénonçant la situation au Conseil privé. La lettre affirme également que le contrôle de l’immigration de l’ASFC « s’effiloche », alors que les patrons de l’ASFC sont nominés pour le versement de primes substantielles pour leur performance.
Selon la lettre, Luc Portelance, le président de l’ASFC, a un salaire annuel compris entre $257,700$ et 323,100$, et tient à ajouter 85,000$ à 125,000$ dans la rémunération au rendement dans le système de rémunération des dirigeants de la fonction publique fédérale. Tandis que le vice-président des opérations de l’ASFC, Martin Bolduc, avec un salaire annuel entre 178,800$ et 200,300$ peut obtenir un bonus compris entre 46,500$ et 52,000$.
La suppression des immigrés clandestins en provenance du Canada a baissé d’environ 26% au niveau national par rapport à l’année dernière. À Toronto, le niveau a chuté d’environ 34%, pour un bureau qui avait déjà eu un rendement à deux chiffres dans les expulsions chaque année depuis 2008.
La lettre est également très claire sur le dépassement dans le budget du bureau de Toronto, disant qu’il y a une augmentation de 30% sur le coût de la détention de personnes n’ont pas le droit d’être sur le territoire du Canada.
Interrogé sur la lettre de M. William, la porte-parole de l’ASFC Vanessa Barrasa dit: « Ce n’est pas une pratique de l’Agence des services frontaliers du Canada de commenter les allégations portées par un tiers. »
« Ce que l’ASFC peut dire, c’est que nous avons expulsé plus de 100 000 immigrants illégaux depuis 2006. »
M. Williams a été le directeur du Grand Centre de détention de Toronto de l’agence (GTEC) à partir de 1998 jusqu’à ce qu’il ait été démis de ses fonctions en 2012, après que sa tentative de supprimer un immigrant illégal renommé – un homme connu sous le nom de « The Man With No Name », parce qu’il a pas d’identification – ait été un échec.
« Bien qu’il soit facile de rejeter mes préoccupations en disant qu’elles viennent peut-être d’un ancien dirigeant mécontent, je peux vous assurer que n’est pas le cas. Mon inquiétude et ma consternation se fondent sur des faits objectifs que je vous invite à vérifier. Je le vois comme ma responsabilité d’alerter les Canadiens sur la tournure négative que le programme de contrôle a pris », dit-il dans sa lettre.
Selon sa lettre, la suppression des immigrants arrivés au Canada, mais n’étant pas admissibles à rester ici est l’une des mesures les plus importantes de la réussite de l’ASFC. L’ASFC visait à supprimer 17 075 personnes à l’échelle nationale dans la dernière année financière, mais a seulement réussi à en éliminer 13 900.
Une demande faite à l’ASFC de confirmer ces chiffres n’a pas reçue de réponse avant la date limite.
« Pour chaque personne qui n’est pas retirée ou dont l’expulsion est retardée, il y a un coût réel pour le contribuable canadien sous la forme d’une charge accrue sur les services sociaux et médicaux. C’est au-delà de menaces potentielles et inconnues que ces individus peuvent poser dans la communauté », dit-il.
M. Williams affirme également que l’ASFC a excédé ses dépenses tout en complétant moins d’expulsions. Dans la région de Toronto, l’ASFC a dépassé son budget de détention de 2 millions de dollars et de 7 millions de dollars au cours des deux dernières années fiscales. Le nombre de jours de prison – le nombre total de jours que les détenus d’immigration passent derrière les barreaux dans un an – est au « plus haut niveau dans l’histoire de l’immigration », dit-il.
M. Williams affirme que les données qu’il a utilisées dans son analyse sont basées sur son expérience ainsi que des informations reçues récemment de « parties inquiètes ».
Source: National Post