Le Canada a toujours été une destination privilégiée pour ceux qui cherchent de nouvelles opportunités ou simplement une vie paisible et sécurisée. Il y a d’innombrables histoires de familles migrantes à partir de toutes les parties du monde, qui s’installent au Canada, et travaillent dur pour construire une vie meilleure pour leurs générations futures. Cependant, l’approche et l’orientation du Canada en matière d’immigration ont subies un changement radical.
Alors que de nouveaux programmes tels que le système d’entrée express sont très positifs et détiennent beaucoup de potentiel, l’accent mis sur l’importance d’attirer les candidats ayant le maximum d’expérience ou les diplômes peut s’avérer la perte des programmes.
Une telle approche n’aurait pas été un problème si toutes les offres d’emploi au Canada avaient été aux niveaux supérieurs. Cependant, la réalité sur le terrain au Canada est que la plupart des offres d’emploi sont soit au niveau de l’entrée ou à des niveaux où les employés sont tenus de posséder des compétences juniors. Le réseau d’Entrée Express est peu approprié pour résoudre les pénuries de main-d’œuvre nécessitant des employés qualifiés juniors. Ironiquement, les immigrants qui viennent au Canada se trouvent surqualifiés pour les emplois offerts.
La désillusion n’est pas limitée aux seuls immigrants. Le Canada est un des pays les mieux classés dans le monde en termes de diplômes et de qualifications d’enseignement postsecondaire. Pourtant, les jeunes Canadiens qui ont contracté des dettes d’étudiants de plus de 50 000$ pour sécuriser plusieurs diplômes découvrent que la plupart des emplois impliquent de travailler à la sortie locale de l’épicerie ou à la pizzeria du coin.
Les organismes du tourisme et du commerce de détail ont de la difficulté à trouver et à retenir les talents, même dans les grandes villes. Dans les régions rurales et éloignées qui sont riches en ressources naturelles, les entreprises peinent à trouver des travailleurs qualifiés malgré la présence d’un grand nombre d’emplois lucratifs.
L’ampleur du problème est évidente, du fait qu’un dixième de toutes les petites entreprises au Canada recourent au Programme des travailleurs étrangers temporaires afin de s’attaquer au problème de la pénurie de main-d’œuvre. Malheureusement, ce programme a ses propres défauts et ses faiblesses. À partir de maintenant, même ce programme n’est plus disponible pour les petites entreprises.
Aujourd’hui, les petites entreprises opérant dans le secteur de la distribution et du tourisme doivent se résoudre à demander au personnel travaillant de rester plus longtemps, reporter les projets d’expansion, ou même fermer boutique-il y a très peu de choix disponibles et la plupart d’entre eux ne sont pas intéressants.
La solution classique de la hausse des salaires pour attirer les talents ne fonctionne pas non plus. Dans les provinces à croissance rapide comme l’Alberta et la Saskatchewan, le taux d’augmentation des salaires est plus rapide que le taux d’inflation. Les taux de salaires augmentent plus vite que la vitesse à laquelle le taux de salaire national est en augmentation. Les industries dans le secteur de l’hôtellerie ont également du mal avec des marges significativement plus faibles par rapport à l’industrie des ressources naturelles.
La vérité est qu’il y a beaucoup d’emplois dans le pays et de nombreuses provinces au Canada où l’offre de main-d’œuvre n’est tout simplement pas en augmentation. Le succès du Programme des travailleurs agricoles saisonniers, malgré la controverse entourant l’embauche temporaire de travailleurs étrangers indique que les jeunes canadiens sont très exigeants quand il s’agit de choisir un emploi.
La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a proposé que le Programme des travailleurs étrangers temporaires soit remplacé par une solution pouvant remédier à la pénurie de main-d’œuvre sur une base permanente. L’introduction d’un « Visa de bienvenue au Canada » pour les travailleurs au niveau d’entrée dans les pays étrangers pourrait aborder les graves pénuries de main-d’œuvre rencontrées par les petites entreprises.
Une telle démarche ramènerait le système d’immigration du Canada à ses racines. Un tel programme fournirait une plate-forme pour un immigrant qualifié, quel que soit le niveau de compétence, pour travailler au Canada pendant quelques années et devenir admissible pour demander la résidence permanente.
Le taux d’inoccupation d’emploi pour le troisième trimestre de 2014 indique que les emplois vacants ont augmenté de 2,7% dans toute la nation. Ce chiffre est à son plus haut niveau depuis la récession de 2008. L’augmentation des offres d’emploi est inévitable lorsque le chômage diminue. Pourtant, cela a créé une situation désespérée pour les propriétaires de petites entreprises au Canada.
Aujourd’hui, le système d’entrée express refuse probablement l’autorisation d’entrer à de nombreuses personnes qui auraient déménagé au Canada il y a plusieurs décennies de cela. Au lieu de se concentrer uniquement sur les qualifications haut de gamme, le système d’immigration devrait encourager un afflux de tous les immigrants qui sont prêts à travailler dur et à créer un avenir meilleur pour leurs familles.