L’idée de Donald Trump selon laquelle il peut protéger et faire croître l’économie américaine tout en limitant dramatiquement l’immigration n’est tout simplement pas appuyée par les faits.
Étude après étude a conclu que l’avantage à long terme de l’immigration pour les économies est indéniable.
Par exemple, le nouveau président américain n’a qu’à se tourner vers son voisin du Nord. La croissance du Canada repose sur l’immigration – la seule différence, c’est que le gouvernement comprend à quel point il est important.
La rhétorique de Trump sur la protection des emplois américains et la revalorisation de l’Amérique est viciée. Il est peu douteux et des données récentes confirment que lorsque la migration augmente la main-d’œuvre, on peut s’attendre à ce que le PIB agrégé augmente.
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Pourtant, sous Trump, les États-Unis se sont placés parmi les endroits les plus désagréables de la planète pour les nouveaux immigrants, ce qui inquiète grandement les économistes et les entreprises qui savent que la croissance du marché du travail dépend sur le fait d’accepter le bon type d’immigrants.
L’ordonnance du président peut avoir visé seulement sept pays, mais il a envoyé un message clair à tous les immigrants: vous n’êtes pas les bienvenus ici.
Un rapport récent du Fonds monétaire international (FMI) a conclu que l’avantage de l’immigration est encore plus grand dans les économies avancées.
Les immigrants, qu’ils soient hautement qualifiés ou peu qualifiés, apportent une contribution au fil du temps qui contribue à stimuler le PIB du pays dans lequel ils se déplacent, selon l’étude.
Les avantages sont partagés entre la population du pays d’accueil, bien que la migration de travailleurs hautement qualifiés a tendance à aider l’augmentation du salaire des 10 pour cent des personnes les mieux rémunérées.
Alors que les immigrants peuvent créer des défis sociaux à court terme axés sur l’intégration et l’augmentation des dépenses publiques, ils sont surpassés par les avantages à plus long terme.
« Bien que la migration présente des défis pour les pays d’accueil, en particulier le risque de tensions sociétales et politiques si les migrants ne s’intègrent pas suffisamment ou les indigènes se sentent déplacés, nos résultats suggèrent que l’immigration a des avantages à long terme en termes de PIB par habitant plus élevé, pour les pays bénéficiaires », conclut le rapport, publié en novembre 2016.
Productivité du marché du travail
Bien que l’accent soit mis sur l’augmentation de la taille du marché du travail dans des pays comme le Canada, qui lutte contre le vieillissement de la population, le rapport dit encore plus important est que les immigrants aident à augmenter la productivité.
Pour les immigrants hautement qualifiés, cela pourrait signifier apporter leur savoir et le transmettre aux canadiens, ou créer leur propre entreprise.
En attendant, les migrants peu qualifiés font le genre d’emplois pour lesquels le bassin de canadiens est petit. L’industrie de la transformation du poisson et de la viande en est un bon exemple au Canada.
Cependant, les migrants peu qualifiés jouent un rôle clé dans le cas où leurs compétences complètent celles des canadiens. Un bon exemple est celui des immigrants qui fournissent des services de garde d’enfants afin que les parents canadiens puissent retourner travailler plus rapidement ou travailler plus longtemps.
« Ces complémentarités sont plus vraisemblables dans les sociétés à vieillissement rapide où les niveaux de scolarité sont en hausse, où les pénuries se produisent dans certaines parties de l’économie, en particulier dans les services non spécialisés peu qualifiés, pour lesquels les importations ne peuvent pas se substituer. »
Une grande quantité de preuves collaboratives appuie le rapport du FMI, surtout au Canada, où les immigrants constituent un important outil de politique économique.
Une importante étude conclut que les immigrants sont beaucoup plus susceptibles de posséder des entreprises que les Canadiens nés au Canada, une composante clé de la croissance économique du Canada.
Publié en mars 2016 et intitulé Immigration, propriété d’entreprises et emploi au Canada, l’étude indique que «les taux de propriété d’entreprises privées et le travail autonome au sein d’une entreprise non constituée en société sont plus élevés chez les immigrants que chez les personnes nés au Canada».
C’est la première fois que nous savons ceci officiellement parce que les données fondées sur la propriété des entreprises immigrantes n’ont été disponibles que depuis récemment grâce à l’introduction de la base de données sur la dynamique des employeurs et des employés au Canada, à laquelle vous pouvez accéder ici.
Les statistiques montrent également que les enfants d’immigrants battent constamment leurs pairs ayant des parents nés au Canada en termes de niveau de scolarité atteint.
Selon Statistique Canada, un document intitulé «Résultats scolaires et résultats sur le marché du travail des personnes qui ont immigré durant l’enfance selon la catégorie d’admission» révèle que les enfants d’immigrants terminent leurs études secondaires à un taux de 91,6 pour cent contre un taux de 88,8 pour cent pour les enfants de troisième génération ou plus.
En ce qui a trait à l’université, l’écart augmente davantage avec un taux de graduation de 35,9 pour cent pour les enfants immigrants, contre 24,4 pour cent pour les canadiens.
Contribution des enfants immigrants
Catégorie d’admission | Obtention d’un diplôme d’études secondaires (%) | Obtention d’un diplôme universitaire (%) | Revenu moyen ($) |
Travailleurs qualifies | 96.2 | 49.7 | 46,400 |
Gens d’affaires | 97.8 | 58.9 | 46,700 |
Aides familiaux residants | 93.3 | 19 | 33,500 |
Regroupement familial | 88.3 | 21.3 | 39,200 |
Réfugiés parrainés par le gouvernement | 91 | 28.7 | 41,100 |
Réfugiés parrainés par des organismes du secteur privé | 91.2 | 31.7 | 43,900 |
Réfugiés reçus au Canada | 91.4 | 29.4 | 35,400 |
Autres réfugiés et personnes admises pour des raisons humanitaires | 89.5 | 25.8 | 36,400 |
TOTAL | |||
IMMIGRANTS |
91.6 | 35.9 | 42,900 |
TROISIÈME GÉNÉRATION OU GÉNÉRATION ULTÉRIEURE | 88.8 | 24.4 | 46,100 |
Source : Statistiques Canada
Parallèlement, d’autres chiffres montrent que le pourcentage d’immigrants dans la population en âge de travailler a augmenté régulièrement au cours des dernières décennies, tandis que le pourcentage de personnes nées au Canada a diminué. Ceci illustre la nécessité de combler le manque à gagner en recrutant des travailleurs étrangers.
En 2006, moins de 20 pour cent de la main-d’œuvre – âgés de 15 ans et plus – provenaient de la population d’immigrants, alors que plus de 78 pour cent provenaient de la population née au Canada.
Toutefois, les dernières données publiées par Statistique Canada montrent un pourcentage d’immigrants de moins de 24 pour cent, tandis que la proportion des personnes nées au Canada est tombée à 74 pour cent.
Si la tendance se poursuit – et il n’y a aucune indication qu’elle ne se poursuivra pas – les deux pourcentages convergeront.
Pourcentage d’immigrants sur le marché du travail du Canada
Pourcentage de travailleurs nés au Canada sur le marché du travail du Canada
Au cours des 12 derniers mois, les chiffres ont augmenté de façon spectaculaire, puisque le nombre d’immigrants sur le marché du travail a augmenté de plus de 260 000, soit 6,6 pour cent de plus qu’il y a un an.
Au cours de la même période, le nombre de travailleurs autochtones a diminué de 93 300, bien que la situation ait montré des signes de reprise au cours des deux derniers mois.
Les analystes affirment que les données démontrent que le Canada a atteint un point où il ne peut pas croître sans les immigrants. Ceci est dû au fait que les travailleurs nés au Canada quittent le marché du travail à un taux croissant.
Une étude plus approfondie suggère que plus un pays accueille des immigrants d’une nationalité ou d’une culture donnée, plus il est probable que la nation d’origine investisse au bout de la ligne.
Selon le Bureau national de la recherche économique, l’investissement se fait à long terme et les facteurs de « migration » signifient que la nation d’origine n’est pas en mesure d’investir à court terme.
Un bon exemple de cela est la Syrie, très peu susceptible d’investir dans un avenir proche, mais avec des réfugiés répandus dans le monde entier, dont plus de 30 000 au Canada, l’investissement pourrait s’accumuler dans des périodes plus stables lorsque les citoyens syriens chercheront des endroits pour mettre leurs actifs.
Le Canada pivote maintenant pour capitaliser sur la carte d’immigration. Le gouvernement libéral actuel poursuit des politiques visant à accroître les niveaux d’immigration comme un outil important pour faire croître l’économie canadienne.
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