Les plaintes selon lesquelles trois franchises McDonald à Victoria favorisaient les travailleurs étrangers plus que les Canadiens diffusées par la Société Radio-Canada au début d’avril ont rapidement conduit à des changements radicaux dans le programme des travailleurs étrangers temporaires au Canada, ce qui affecte tous les secteurs dans le pays. Une réponse rapide aux problèmes de la part du gouvernement est généralement digne d’applaudissements, mais pour un programme complexe qui a été une partie de la mosaïque économique du Canada pour quatre décennies, il est maintenant clair que la hâte politiquement motivée a laissé de graves conséquences imprévues.
Un exemple est l’industrie du ski, qui emploie des centaines de travailleurs étrangers temporaires, y compris les enseignants, qui sont rares dans ce pays. Les changements mettent sérieusement en danger la saison à venir, ainsi que la viabilité économique à long terme des exploitants de stations de ski.
Une des dispositions du gouvernement vise à diminuer le pourcentage de travailleurs étrangers temporaires peu qualifiés de 30% à 10% seulement en 2016. La définition de « peu qualifié », qui a toujours été liée aux codes des professions nationales, va maintenant être définie comme travailleurs qui gagnent moins que le salaire horaire médian d’une province.
Étonnamment, dans le Canada atlantique, les provinces où le taux de chômage de plus de 6% voient une élimination complète des travailleurs étrangers temporaires. La nouvelle ministre du Travail, de la Nouvelle-Écosse, Kelly Regan a dit: « Il y a des usines de transformation qui ont beaucoup de difficulté à obtenir une récolte si elles ne sont pas en mesure d’avoir des travailleurs étrangers temporaires. » L’Île-du-Prince-Édouard est tout aussi inquiète que les changements empêchent le traitement de sa pêche du homard, qui très importante. Certaines usines de fruits de mer sont situées dans les communautés rurales avec des populations vieillissantes et des jeunes n’ayant aucun intérêt à travailler dans des usines de poisson, se dirigeant vers les villes.
Pour empirer les choses, l’augmentation de 360 %, des frais de 1000 $ pour faire venir un travailleur étranger temporaire pèse le plus lourdement sur les employeurs dont les emplois sont effectivement temporaires. L’industrie agricole est exonérée des nouvelles règles, parce la plantation et la récolte nécessitent un grand nombre de travailleurs pour de courtes périodes.
De nouvelles règles sont à venir pour le soi-disant programme d’aides à domiciles, qui se réfère principalement aux bonnes d’enfants. Heureusement, celui-ci recevra un examen plus approfondi, prenant en compte le fait que très peu de Canadiens sont intéressés à être bonnes d’enfants et que limiter la disponibilité des bonnes d’enfants affecterait très sérieusement la capacité des mères à retourner vers des emplois qualifiés.
Les provinces ayant les plus hauts taux de chômage partagent leurs préoccupations avec celles où le taux de chômage est le plus bas. Cela sert à illustrer les dangers des changements de politique à grands traits et soudains, qui ne considèrent pas la complexe mosaïque de l’emploi de notre pays. Il est important pour M. Kenney de reconnaître publiquement que plutôt que de voler des emplois, la majorité des travailleurs étrangers temporaires recrutés pour travailler au Canada effectuent des travaux importants qui, autrement, n’auraient tout simplement pas pu se faire.
Source: The Globe and Mail