Le gouvernement Harper a peut-être été le principal responsable de la situation chaotique du programme des travailleurs étrangers temporaires, mais il est maintenant l’instigateur de la refonte du système. Le ministre de l’Emploi, Jason Kenney, a apporté des modifications aux règles et promet de rapetisser de façon spectaculaire retour les parties du programme les plus ouvertes aux abus.
Le programme des travailleurs agricoles temporaires restera le même, puisque beaucoup en agriculture en dépendent. Le programme des aides familiaux résidants est à l’étude. Mais il y aura une coupure dans le flux qui permet aux employeurs de faire venir des travailleurs peu qualifiés à occuper des emplois à bas salaires, généralement dans l’industries des services.
Plusieurs pays comptent sur les travailleurs étrangers pour faire le travail désagréable pour eux, le Qatar étant l’exemple le plus extrême. Au Qatar, la main-d’œuvre composée de travailleurs étrangers ne peut jamais devenir citoyenne et l’abus et l’exploitation font rage. Le Qatar n’est donc pas un modèle à imiter.
Le modèle pour le Canada devrait être … le Canada. Pendant des décennies, ce pays a eu les quasi-niveaux les plus élevés du monde développé en l’immigration légale. Les immigrants sont capables de devenir des Canadiens relativement rapidement et de profiter de tous les droits légaux des citoyens.
Il y a des arguments économiques pour et contre un programme qui apporte, une main-d’œuvre étrangère temporaire à moindre coût. Un cas en faveur a été plaidé par l’industrie des services alimentaires dans l’Ouest canadien, où les marchés du travail sont serrés et où sans main-d’œuvre étrangère pas cher, les salaires des restaurants augmenteront, ce qui aura des répercussions dans votre assiette, sur le prix de votre steak.
L’argument de M. Kenney est que les salaires plus élevés ne sont pas nécessairement une mauvaise chose, surtout dans une économie en croissance, et en particulier pour ceux qui pourraient gagner ce salaire.
Le programme des travailleurs étrangers temporaires dans l’Ouest canadien a eu exactement cet effet. Le salaire médian en Alberta a augmenté bien au-dessus du taux d’inflation depuis 2006, mais au cours de la même période, les salaires dans le secteur de la restauration, qui s’appuie fortement sur le programme des travailleurs étrangers temporaires, ont à peine changé.
Les marchés libres sont des systèmes dynamiques, envoyant des signaux de prix qui causent des ajustements constants chez les travailleurs et les employeurs. Donc, s’il y a plus d’emplois en Alberta mieux rémunérés, les Canadiens à l’extérieur de l’Alberta seront incités à s’y installer. L’Alberta, avec la Saskatchewan, ont des niveaux élevés d’immigrants et de migrants interprovinciaux. Les deux provinces ont donc les plus bas taux de chômage du pays.
M. Kenney estime que les employeurs de l’Ouest canadien dans les services de restauration et d’hébergement, vont réagir en augmentant les salaires et en recrutant activement de nouveaux travailleurs des bassins inexploités.
Le Canada a prospéré en étant un pays ami de l’immigration. Les travailleurs étrangers temporaires sont maintenant liés à leur employeur comme des serviteurs sous contrat, et sous la menace constante de perdre leur droit au travail. Les Canadiens dans la force de travail, y compris les immigrés, ne souffrent pas de ces handicaps. Le Canada a besoin plus de citoyens, et de moins de visiteurs.
Source: The Globe and Mail