Le premier plan des niveaux d’immigration de la ministre de l’Immigration du Québec, Christine Fréchette, dévoilé jeudi, a livré exactement ce à quoi tout le monde s’attendait – aucune augmentation supplémentaire des objectifs d’immigration de la province.
Dans son Plan d’immigration du Québec 2023, la province vise entre 49 500 et 52 500 nouveaux résidents permanents dans la province.
Cela maintient les objectifs d’immigration actuelles, au grand dam des groupes d’affaires qui ont fait pression lors des dernières élections provinciales pour une immigration beaucoup plus importante afin de faire face aux pénuries de main-d’œuvre au Québec.
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« Les immigrants apportent avec eux un large éventail de talents au Québec et tous les soutiens doivent être en place pour les aider à s’intégrer », a déclaré Fréchette dans un communiqué en français.
« Ce plan d’immigration contient des mesures importantes pour les aider à apprendre le français et à s’intégrer. Notre gouvernement souhaite que l’immigration contribue à l’économie du Québec dans toutes les régions de la province et maintienne la vitalité de la langue française. »
Ce dernier plan des niveaux du Québec en dit long sur l’attitude de la CAQ à l’égard des grandes entreprises de la province.
Avec 22 % de la population canadienne, le Québec a droit à la même proportion de l’immigration annuelle.
Le plan du gouvernement fédéral vise 465 000 nouveaux arrivants l’année prochaine, ce qui signifie que le Québec a le droit d’accueillir 102 300 nouveaux arrivants, mais il choisit d’en accueillir seulement la moitié.
Avec son plan visant à s’assurer que tous les immigrants du Québec soient francophones, la CAQ démontre qu’elle est anti-grande entreprise et qu’elle ne se soucie que de son programme nationaliste.
Les entreprises québécoises exhortent la province à augmenter l’immigration afin de lutter contre la pénurie chronique de main-d’œuvre, mais la CAQ refuse de le faire.
Il est révélateur que la majorité de ces entreprises soient basées à Montréal, où la CAQ bénéficie de très peu de soutien. Legault préfère se plier à sa base de soutien pour garder le pouvoir, même si cela nuit à l’avenir de l’économie de la province.
Lors des dernières élections provinciales au Québec, le premier ministre François Legault a insisté sur le fait que la province devait maintenir sa position en matière d’immigration.
Puis, dans son discours inaugural d’ouverture de la dernière session parlementaire, le premier ministre a annoncé son intention d’exiger que tous les immigrants économiques de la province soient francophones d’ici 2026.
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Legault est massivement populaire au Québec.
« La Coalition Avenir Québec de Legault a été réélue en octobre, obtenant un deuxième gouvernement majoritaire consécutif », a noté le sondeur Angus Reid plus tôt ce mois-ci.
« Le premier ministre a prononcé le discours inaugural de la 43e session parlementaire le 30 novembre et a continué à mettre l’accent sur la préservation de la langue française dans la province et plus particulièrement à Montréal. Legault a promis de faire pression pour atteindre un taux de 100 % de francophones parmi les immigrants d’ici 2026.
« Après avoir subi une baisse de popularité au milieu de l’année, le leader de deux mandats termine l’année avec l’approbation de 57% des résidents du Québec.»
79% des immigrants économiques au Québec parlent le Français
Les dernières données d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC) révèlent qu’au cours des neuf premiers mois de cette année, l’immigration économique a représenté près de 65,1 % de l’immigration totale au Québec.
Environ 79 % de ces immigrants économiques au Québec parlent actuellement le français.
Grâce aux programmes de la Catégorie de l’expérience canadienne (CEC), des Aides familiaux et des Travailleurs qualifiés ainsi que des programmes économiques pour les Entrepreneurs, les Investisseurs et les Travailleurs autonomes, le Québec a accueilli 34,165 nouveaux résidents permanents au cours des neuf premiers mois de 2022.
Bien que le Québec soit sur la bonne voie pour accueillir 69 987 nouveaux résidents permanents cette année, afin de compenser la baisse de l’immigration au cours de la première année de la pandémie de COVID-19, La ministre de l’immigration de la province et Legault ont été clairs avant le dernier plan des niveaux d’immigration, qu’ils n’augmenteront pas l’objectif provincial d’immigration bien au-delà des 50 000 actuels.
« C’est au Québec de déterminer ses cibles d’immigration permanente », a tweeté Fréchette en français après les élections provinciales.
« Le seuil annuel au Québec est de 50 000 (nouveaux résidents permanents) afin de respecter notre capacité d’accueil, de francisation et d’intégration. »